Session commune écoles des cadres instructeurs et assistants, 2 et 3 février 2013, Lyon

Le week-end des 2 et 3 février derniers se tenait à Lyon le premier regroupement national des écoles des cadres instructeurs et assistants instructeurs, sous la direction de maître Jean-François Capozzi.

L’événement organisé par Lyon Haidong Gumdo, constituait une grande première pour l’histoire de notre art martial qui ne cesse de se développer en France. À quelques heures du début de ce week-end, les participants étaient impatients de commencer, comme Bo, instructrice Strasbourg Haidong Gumdo : «  à quelques heures du début de la session de travail, je me sentais comme une enfant qui est invitée pour la première fois à un anniversaire : un mélange d’enthousiasme et de curiosité, sans aucun à priori » ; ou encore comme Bernard, assistant instructeur Paris 3 Haidong Gumdo : « j’ai essayé d’aborder ce week-end comme une réunion de famille ou de retrouvailles avec des proches. J’attendais ce week-end comme une occasion de pratiquer dans une ambiance conviviale et studieuse à la fois. »

Pour Julien, Instructeur Fontenay Haidong Gumdo : « (…) Avoir réuni tout le monde est quelque chose d’impressionnant à voir. Nous étions plus de 30 sur les tatamis. Pour une structure en plein développement comme l’est France Haidong Gumdo, voir plus de 30 personnes, toutes là pour construire une pédagogie et apprendre à transmettre notre art, c’est quelque chose d’énorme. Cela montre à quel point le Haidong Gumdo plaît et apporte aux gens qui le pratiquent. (…) Il faut savoir que tous les instructeurs ainsi que leurs assistants étaient présents. Personne ne manquait à l’appel. C’est quelque chose de fort de voir que chacun a tout fait pour se libérer et parcourir des centaines de kilomètres voire des milliers pour certains, venant de l’Ile de la Réunion !
France Haidong Gumdo a bien construit une grande famille dont tous les membres sont impatients et heureux de se retrouver à chaque occasion. C’est une chose rare de nos jours et j’espère de tout cœur que nous pourrons conserver cet état d’esprit pour les années à venir. Maître Capozzi a su insuffler ça au lancement de France Haidong Gumdo, à nous maintenant, instructeurs et assistants, de faire perdurer ça dans nos écoles. C’est une lourde tâche mais je suis sûr que cela en vaut la peine. »

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Dans cette rencontre lyonnaise les maîtres mots ont été convivialité, partage et échange. Le stage débuta sur un moment d’émotion intense puisqu’une belle surprise attendait maître Capozzi. En effet, les instructeurs de l’école des cadres avaient invité Michel Carron, instructeur de la Réunion Haidong Gumdo, à venir participer à cette rencontre exceptionnelle.
Les premières émotions passées, un échauffement léger mais efficace attendait les participants, puis travail des fondamentaux : axes, coupes, respiration, appuis… Si simples en apparence et pourtant si compliqués à réaliser. Comme en témoigne Bernard : « (…) j’ai dû remettre en cause certaines de mes certitudes… Certains exercices que je pensais maîtriser se sont avérés très difficiles et je m’en suis mieux sorti que je l’imaginais lors d’exercices que je redoutais. J’ai énormément douté à certains moments, j’ai été rassuré par maître Capozzi ou par les instructeurs le reste du temps. »
La pause déjeuner, dans un restaurant non loin du dojang Masséna, est l’occasion de décompresser un peu et de partager les premières sensations de la matinée. De retour sur les tatamis, les participants ont consacré leur après-midi à des exercices pratiques et pédagogiques, une après-midi studieuse et toujours dans la bonne humeur.
N’est-ce pas Bo ? « Oui absolument ! Tous les aspects techniques abordés cet après-midi m’ont marquée bien entendu, mais particulièrement l’exercice de réflexion sur la construction pédagogique d’un cours. Je n’aurais jamais imaginé faire du « brainstorming » et de l’analyse rédactionnelle en pratiquant un art martial (rires). »

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Quelque chose à rajouter Julien ?
« (…) Travailler sur le programme pédagogique du Haidong Gumdo avec les assistants. Cela peut paraître idiot mais il est plus difficile qu’on ne le pense de travailler avec une autre personne pour enseigner. Grâce à ce stage je pense que nous avons tous compris, instructeurs comme assistants, que l’on doit travailler ensemble. Cela permet aux élèves de recevoir un enseignement juste mais également avec des sensibilités différentes. »
Le soir, l’équipe de Lyon avait réservé une salle dans un restaurant typique lyonnais. Au menu : saucisson lyonnais, gratin d’andouillettes… Des calories indispensables pour recharger les batteries. Rigolades et bons petits plats, rien de mieux pour passer une bonne soirée et souder des liens déjà forts ! Une bonne nuit de sommeil derrière tout ça et hop, nous voilà prêts pour une nouvelle journée de pratique.

La matinée du dimanche est placée sous le signe de la découverte et des sensations. En effet, maître Capozzi propose aux instructeurs de travailler au Jin-gum (sabre tranchant) et de s’essayer à la coupe de bambou, exercice technique extrêmement difficile, comme en témoigne Bo : « Alors ça c’était épique. Quand je me suis tenue face à ce bambou de 4 cm de diamètre, avec un Jin-gum dans les mains, je suis passée de l’émotion « Ah, enfin on y est » à « Ouah, ça coupe sauvage cet engin ! ». Imaginez que le bambou soit un bras ou une jambe… Je n’avais pas peur de l’arme en elle-même, mais j’ai vite compris la nécessité de revenir aux fondamentaux (ndlr. 12 mouvements de base) et d’être stable, pour faire une coupe puissante, juste et précise. »

De leur côté, les assistants maniaient le Ka-gum (sabre non tranchant), certains pour la première fois, pour réaliser les mouvements de base. Ce fut le cas pour Monique, assistante à Fontenay qui nous livre ses impressions avec beaucoup d’humour : « Le Ka-gum est plus lourd que le sabre mais son « équilibrage » le rend très maniable. Maître Capozzi nous a fait travailler différents dégainés/rengainés. Pour certains, je m’imaginais déjà me « trancher » la tête ou un morceau, mais finalement avec la méthode et en laissant le sabre s’exprimer, le geste était plutôt fluide. La difficulté était surtout dans la coupe. Jung Myun Begi a été impitoyable… Pas de faux semblant, ça coupe ou pas, le Ka-gum nous le dit clairement. Y a du travail ! »

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Jessika assistante instructrice à Lyon : « J’ai été très touchée par la façon dont nous avons reçu les Ka-gum des différents instructeurs, c’était un moment très symbolique, un très beau geste de transmission… Concernant les sensations, il a d’abord fallu apprivoiser le Ka-gum, ressentir son ballant, son poids, son équilibre, même la prise en main du sabre semblait revêtir un aspect différent… Tous les conseils de mon instructeur lorsque nous travaillons avec le Mok-gum me sont revenus, j’ai eu l’impression que toutes mes sensations étaient décuplées, centuplées ! Mes erreurs aussi d’ailleurs ! J’ai pu ressentir des axes, des positions que je n’avais pas encore expérimentés de la sorte. Et surtout,  je me suis confrontée au défi de couper et de faire « chanter » le sabre… C’est un lien particulier qui se crée avec le Ka-gum, on est à l’écoute de son sabre, à la recherche de ses réactions… Cette première approche m’a permis d’entrouvrir certaines portes, même brièvement.
Je pense que cela a changé ma pratique avec Mok-gum dans le sens où la pratique au Ka-gum enseigne vraiment l’humilité… Une autre dimension s’ouvre, qui vient alimenter le savoir que l’on peut avoir avec la pratique au Mok-gum, le modifier, l’enrichir… certains gestes semblent à réapprendre, c’est comme une rééducation, on se familiarise avec un nouveau membre, à la fois semblable et différent de celui avec lequel on a l’habitude de travailler. (…) »

Le week-end s’est terminé sur de petits exercices pratiques. En résumé, un excellent week-end passé tous ensemble autour du Haidong Gumdo et de ses valeurs fondamentales. Bo, un dernier mot ? « Oui, un grand merci à l’équipe du Hyun Mu Dojang de Lyon Haidong Gumdo pour son organisation et sa logistique remarquables, et à tous les participants pour leur sérieux et leur bonne humeur. »
Julien ? : « Il va falloir continuer d’aller dans la direction que nous a montrée maître Capozzi, c’est-à-dire vers l’échange, le partage, la recherche continuelle, savoir se remettre en question, afin d’avancer correctement sur la Voie. C’est une chose facile à écrire mais pas si évidente à mettre en pratique. J’essaye autant que je peux de transmettre ces valeurs à mes élèves en cours, car ils seront sûrement un jour des instructeurs ou des assistants avec des élèves ! ».
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