Interview des médaillées d’or de l’épreuve de Gummu

1. Pourquoi avoir choisi le Gummu ?

Aline : « Par curiosité et défi. C’est une autre expérience de communion avec le sabre. »

Maïwenn : « Pour tester et se challenger. »

Aurore : « Je ne sais pas vraiment mais ça me faisait envie. »

Laetitia : « J’avais envie d’aller plus loin dans l’expérience d’une expression libre. Envie d’aller dans un terrain plus inconnu. J’étais très contente de voir cette épreuve aux championnats, et Aurore aussi, du coup nous étions vraiment motivées ! A la base, on pensait que c’était une épreuve individuelle. Le fait que ce soit en groupe était stimulant parce c’est dur de construire seul, de trouver des idées de chorégraphie… Le groupe est plus intéressant car même si la concertation n’est pas quelque chose d’évident dans la création, le travail en groupe stimule et permet de se confronter à sa pratique, de la faire évoluer. »

Aurore : « ce n’est pas du tout le même travail. Lorsque je l’ai fait seule j’y ai mis beaucoup de choses personnelles. Dans le groupe, la réflexion porte plus sur l’esthétique et la forme que dans le message. »

Laetitia : « et pourtant, on a quand même cherché à faire passer des choses dans notre gummu. Dans le groupe, on devient une composante du gummu, on ne l’incarne pas à part entière. C’est vraiment très différent. Le schéma est donc plus complexe à saisir. »

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2. Qui a fait la chorégraphie ?

Laetitia : « Nous avons fait la chorégraphie à quatre. Chacune est venue avec ses compétences, ses idées, ses envies. Nous avons d’abord choisi la musique ensemble et nous nous sommes demandées qu’elle histoire on voulait raconter. Nous avons beaucoup travaillé sur les déplacements dans l’espace et sur le rythme. Chacune venait avec des mouvements et on l’a construit au fur et à mesure.

Ça nous a pris deux mois de travail. On a eu beaucoup de mal à commencer. La première minute a été fastidieuse à trouver. Puis la suite est venue très vite. Nous avons découpé les phrases par binômes interchangeables. Nous avons également travaillé à quatre. Nous avons passé beaucoup de temps sur la synchronisation, sur l’écoute et les temps ! Je suis nulle en rythmique. Aurore et Maïwenn comptaient les temps et ça m’a beaucoup aidé !

C’est aussi l’avantage du groupe. On est obligée de travailler nos faiblesses pour être ensemble. Notre instructeur, Franck Dominé, était présent lorsque nous avions des questions. Il a consolidé notre technique, pointé ce qui ne fonctionnait pas et nous a aidé sur l’écoute. Franck nous a donné de l’autonomie tout en étant exigent sur le résultat. Il nous a transmis l’honnêteté envers nous-même, envers notre pratique, indispensable à une construction libre.

Pour les tenues, nous les avons fait nous-même. Dessinées à trois mains avec Franck dans le métro, on est allé acheter le tissu ensemble et nous les avons confectionné sur deux après-midi. Avec des boutons maison fait par Aurore ! «

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3. Qu’est-ce qui vous plait dans le Gummu ?

Aurore : « je peux dire plein de choses sans que personne ne les voit… Dans le gummu, je trouve qu’il est plus facile de donner un sens personnel aux mouvements, tout comme de l’affirmer car il reste en partie caché. Ce qui me plaît c’est donc de pouvoir chercher des mouvement « justes » autant dans la technique que dans le sens et de savoir comment les relier entre eux. Cela me permet alors d’aborder la pratique sous un autre point de vue et de la mélanger à de la création. Pour moi c’est aussi une façon la relier à la danse. »

Maïwenn : « C’est une expérience différente qui enrichit ma pratique. Je ne suis pas spécialement à l’aise avec le côté dansé, mais le travail avec les filles m’a permis de me sentir bien dans la chorégraphie. D’ailleurs, je ne voulais pas faire de gummu seule, et j’étais bien contente qu’il faille faire un gummu de groupe finalement ! »

Aline : « C’est une manière différente de s’exprimer avec son sabre. Elle est pleine de douceur et de grâce mais avec toute l’efficacité d’un gumbup. »

Laetitia : « Ce qui me plait dans le Gummu, comme dans le Combat, c’est le fait de devoir d’abord se poser la question de la cohérence, avant d’apprendre le mouvement. Lorsque j’apprends un Gumbup, je me concentre en premier sur le mouvement, sur les enchaînements, sur la technique, bref, je suis occupée à « reproduire ». L’interrogation sur le sens, « l’interprétation », nous est transmise par notre instructeur mais la démarche autonome vient après et prend beaucoup de temps. Dans le Gummu, Il faut chercher à être « honnête » et « juste » tout de suite.

C’est un excellent laboratoire me permettant de me situer dans ma pratique et d’observer mon rapport au sabre. Les enseignements et les valeurs reçus de notre instructeur Franck deviennent des guides et je me sens très présente à ce que je fais. A travers mon travail et ma posture de débutante, je chercher à progresser, à me construire en tant que pratiquante, en honorant l’enseignement qui m’est accordé. Dans ce climat d’indépendance dans le travail et de loyauté dans la pratique, le DO prend tout son sens. »

Merci beaucoup les filles, pour ma part, j’ai pris beaucoup de plaisir à vous regarder, et j’ai hate de me tester à mon tour dans cette discipline !

Chloé, assistante instructrice Villemomble

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