Haidong Gumdo : Réflexion sur le sabre Coréen #1

Le Haidong Gumdo est un art martial d’escrime Coréen pratiqué avec un sabre.

Le sabre :

Arme blanche disposant d’une lame incurvée à un seul tranchant. Cette arme était à l’origine utilisée par les cavaliers, la courbure de lame était dévastatrice lors de la charge dans les rangs adverses.

Il en existe de différentes formes et taille dans l’ensemble des civilisations et des époques.

Le sabre Coréen en lui-même :

Le modèle historique coréen mesurait 62 cm (Hwando), il était tenu à une main. L’amélioration des protections et surtout l’évolution morphologique modifia l’arme du combattant, l’équipant ainsi d’un sabre de 100 cm de long et d’un poids compris  entre 1,2 Kg et 2 Kg. Ce poids est en partie dû à la largueur de la lame (minimum 5 cm). Son utilisation évolue donc vers une pratique à 2 mains.

Hwando :

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Sabre coréen de 100 cm :

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Son utilisation :

La spécificité de ce sabre est de réaliser des multi-coupes amples; le but étant de pourfendre l’adversaire malgré les protections de ce dernier. Cette arme était utilisée sur les champs de batailles. Les caractéristiques de ce sabre et les techniques associées, permettaient au guerrier coréen d’effectuer des coupes larges, lourdes et ininterrompues. Produisant suffisamment d’inertie, il pouvait alors affronter avec efficacité plusieurs adversaires à la fois.

Ce travail de multi-coupes assurait au combattant d’effectuer un maximum de dégâts en peu de temps lui permettant ainsi de rester alerte et attentif à son environnement.

La préhension de l’arme :

Pour réaliser ces techniques, une manipulation adaptée de l’arme est nécessaire. Cela commence bien sûr par une bonne prise en mains.

Nous parlons donc de préhension du sabre. Plus l’arme est longue, plus la prise en mains doit être répartie sur sa poignée. Le sabreur doit appréhender son arme comme étant le prolongement de son propre corps, une continuité de son bras. Pour cela, il doit recréer 2 parties fondamentales de l’anatomie du membre ; La connectique ou l’articulation et la composante dynamique apportée par les muscles, tendons et ligaments. De ce fait, la main gauche se positionne en bout de poignée et la main droite en dessous de la garde. Ainsi le corps devient l’outil du sabre.

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Dans cette configuration, la main gauche permet d’assurer la puissance, l’amplitude et également la direction voulue. La main droite quant à elle assure la stabilité et la précision.

Cette distance entre les deux mains facilite le prolongement de l’arme au corps humain sans nuire au ballant du corps et fait correspondre la main gauche et l’appui de la jambe arrière.

Ce que l’on peut observer :

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La tenue de l’arme dépend donc de ses caractéristiques. Le sabre coréen ayant pour but de trancher, il ne s’agit pas de faire preuve de force ou de frapper avec la lame, sinon plutôt utiliser une masse d’arme, mais bien d’axer sa pratique sur la détente et l’amplitude.

Tenir correctement son arme influencera les notions d’amplitude, de puissance et d’équilibre de corps. Le pratiquant doit avant tout privilégier sa propre sécurité lors d’un combat. Une mauvaise prise en main ou non adaptée à son arme, peut provoquer des douleurs musculaires et articulaires que ce soit pour un travail dans le vide ou avec contact, rendant protections et attaques inefficaces

 

 

Les conséquences de la prise en mains du sabre sur les attaques et protections seront évoquées dans la prochaine réflexion.

Baptiste, instructeur Paris 10/19.