Promouvoir le Haidong Gumdo à la Maison des femmes de Saint-Denis, une drôle d’idée ??

La Maison des femmes de Saint-Denis est un lieu dédié à la prise en charge des femmes vulnérables et victimes de violences. L’entrée dans le parcours de soin, organisée en « guichet unique » sans aucune restriction, se veut médicale par la prise en charge des conséquences sanitaires de la violence sur les femmes et leurs enfants.

Le parcours des patientes se construit alors en fonction de leurs besoins, autour de prises en charge pluri-professionnelles : médicales, psychologiques, sociales, juridiques, que nous complétons par des ateliers d’amélioration de l’estime de soi. Contraintes de gérer leur survie et celle de leur entourage au jour le jour, elles relèguent volontiers leur bien-être au second plan, après d’autres préoccupations telles que l’hébergement ou l’accès à la nourriture. Nos ateliers, souvent animés par des bénévoles, explorent de nombreux domaines tels que la fabrication de bijoux, le théâtre, la psycho-motricité.

Mais plus encore que les ateliers, l’apprentissage d’un art martial nous semble un formidable atout pour promouvoir l’autonomie de nos femmes. C’est pourquoi nous avons accueilli avec beaucoup d’enthousiasme la proposition de Rima d’offrir un atelier d’initiation au Haidong Gumdo.

La réalisation du projet « Maison des femmes de Saint Denis », m’a beaucoup touchée, et j’ai eu envie de partager cet art martial avec des femmes fragilisées par les épreuves de la vie.

La pratique régulière aide à reprendre confiance en soi, à se reconstruire, à retrouver une lueur d’espoir et cette envie d’avancer à nouveau.

Il est fondamental de renouer avec la sensation de plaisir (dixit Maitre Jean François CAPOZZI), de se réserver un temps pour soi afin de souffler, de s’épanouir, de « grandir ».

Parvenir à dépasser ses limites et à s’affranchir de ses peurs est essentiel pour construire un avenir.

Prendre le temps de s’aimer à nouveau, de se réconcilier avec soi-même, avec son corps et avec sa féminité à travers la pratique du sabre.

Notre objectif ? Que ces femmes ne se pensent plus en victimes, mais en héroïnes !

« Nul ne peut atteindre l’aube qu’en passant par le chemin de la nuit » Khalil GIBRAN, poète et peintre libanais (1883-1931).

Nous avons partagé avec les participantes à cet atelier un moment unique. Doutant d’elles-mêmes en début de pratique, elles ont rapidement commencé à s’approprier de nouvelles sensations, de nouvelles perspectives, un nouveau regard sur elles et leur capacité à pouvoir faire et se réaliser. Beaucoup de sourires malgré l’effort et la surprise de constater et de découvrir de nouvelles facultés insoupçonnées jusqu’alors chez elle.

Un grand merci à l’équipe de la Maison des femmes pour cet accueil chaleureux.

Et un grand merci à ces femmes qui ont eu le courage de s’ouvrir à la pratique d’un art martial !

Dr Ghada Hatem-Gantzer
Praticien Hospitalier
Médecin-Chef de la Maison des Femmes
&
Rima