Chuseok 2013

« Bonjour Eun Sol, parle-nous un peu de Chuseok ! »

Un de mes meilleurs souvenirs des années en Corée sont les grandes fêtes familiales dans l’année : Seollal et Chuseok.

Chuseok en chinois, ou Hangawi en coréen, signifie « la grande moitié de l’automne ». C’est pour moi la plus belle saison en Corée, traduit par un très beau proverbe: cheon-go-mabi ; le ciel est haut et le cheval est gras. Contrairement à l’Europe, l’automne en Corée est ensoleillé et sec. Chuseok, qui tombe le 15 août selon le calendrier lunaire, fête le jour de la plus grande et plus belle pleine lune.

La veille et le lendemain sont fériés en Corée, car tout le monde rejoint sa famille dans les provinces pour remercier les ancêtres pour une bonne récolte et pour partager des bons repas avec la famille et les amis. Forcément, les gens préfèrent que Chuseok tombe un mardi ou jeudi plutôt qu’un samedi ou dimanche ! Tout le pays est sur la route la veille et le lendemain, mais les heures de bouchons ne découragent personne ; les heures passées en famille sont d’autant plus appréciées !

Traditionnellement, les villages organisaient des compétitions de lutte, des combats de coqs ou de taureaux, les hommes se mesuraient au tir à l’arc, tandis que les femmes, parées de leurs nouveaux vêtements offerts à l’occasion, se tenaient les mains pour faire une grande ronde en l’honneur de la pleine lune.

En grandissant loin de ma grande famille, j’ai toujours rêvé de passer des fêtes avec eux, et Chuseok est par excellence la fête familiale. Je guettais avec impatience l’arrivée des familles, et je me souviens des nuits folles chez mes grands-parents, à dormir par dizaines par terre, ou plutôt à papoter…

Chuseok, les femmes et filles le passent pour la plupart en cuisine, à préparer de délicieux plats et surtout le dessert, le songpyeon. A base de farine de riz gluant, ils sont fourrés au miel et au sésame, à la pâte d’haricots rouges ou alors à la pâte de marrons. Vous pouvez imaginer le bruit dans la cuisine avec toutes ces filles à chanter ou à partager les dernières nouvelles en préparant ce délicieux dessert !

D’autres desserts de cette fête sont les « han-gwa », des gâteaux traditionnels coréens qui étaient offerts aux voisins, aux amis ou encore aux enseignants. Mes grands-parents ayant commencé la commercialisation de ces gâteaux par voie postale, les jours menant à Chuseok ont toujours été rythmés par la préparation d’envois, à commencer par le tri des gâteaux jusqu’à l’emballage. Inutile de dire que pas mal de gâteaux se sont perdus sur le chemin, qu’on considérait comme récompense méritée de notre travail !

Une fois tout le monde restauré, les familles vont aux cimetières de leurs ancêtres. Je ne sais pas si vous avez déjà vu les tombes coréennes, mais traditionnellement ce sont des petites buttes de terre couvertes d’herbe. Après l’été, Chuseok est l’occasion de venir en famille nettoyer les tombes de la mauvaise herbe. Contrairement à l’Europe, je trouve que l’ambiance des cimetières coréens est moins pesante ; certes, le souvenir des ancêtres rend nostalgique, mais le fait de se retrouver à l’occasion de cette fête familiale enlève de la douleur et est plutôt l’occasion de fêter la vie.

Fêter Chuseok à l’étranger est forcément différent, déjà par la distance qui nous sépare de nos familles, mais cela n’empêche pas les Coréens à préparer et à partager les différents plats traditionnels. Et heureusement !

« Ensuite il y a eu ta première démonstration au Jardin D’acclimatation, raconte-nous un peu comment cette journée s’est passée ! »

J’étais stressée car c’était ma première démonstration, mais finalement je me suis dit que le plus important était de faire partager ma passion. Nous avions élaboré un programme composé de différents gumbups, de kyuk-gum et du gummu. Ce n’était pas évident d’exécuter les différents enchaînements sur cette petite scène, mais je me suis fait tellement plaisir ! Tout le stress que j’ai pu avoir avant notre démonstration est parti tout seul une fois que j’avais posé mes pieds sur la scène ; en même temps, faire les gumbups guidés par Vinh est tellement rassurant !

J’ai suivi avec un grand plaisir la présentation des autres et j’ai pu sentir l’intérêt des spectateurs ; nous avons su leur proposer un programme court, mais dynamique et vivant, et j’espère sincèrement que nous avons réussi à leur transmettre notre enthousiasme ; moi en tout cas, j’ai adoré !

« Merci Beaucoup Eun Sol ! »