Arc et sabre, deux arts guerriers traditionnels 

Lors de l’École des cadres qui s’est tenue à St Augustin le week-end du 14 et 15 mai 2016, nous avons fait connaissance avec David, archer et également facteur d’arcs, venu partager sa passion avec nous. Lors de cet échange autour du tir à l’arc, nous avons pu rencontrer des similitudes avec la pratique du Haidong Gumdo.

Après nous avoir exposé le tir à l’arc sous ses différentes formes, David nous parla plus longuement de la forme qu’il pratique, le tir à l’arc traditionnel. Il s’agit de tirer avec un arc traditionnel sur lequel il n’y a ni potence, ni instrument de visée, ce qui confère à cette discipline un aspect très sensitif et intuitif. Il nous expliqua l’importance du placement, comment se gère la respiration, la façon dont on se concentre sur un point le plus précis possible pour toucher au but lors de la décoche d’une flèche. Il nous expliqua également qu’il fallait avoir une action le plus fluide possible tout du long, autant lorsque l’on arme l’arc que lors de la décoche, car le moindre mouvement parasite, la moindre tension se répercute sur la qualité du tir. Il évoquait ces archers qui décochaient, reprenaient une flèche dans le carquois derrière leur nuque et réarmaient leur arc avec une telle fluidité qu’ils paraissaient ne faire qu’un seul geste. Enfin, l’archer suit des yeux la flèche décochée, restant ainsi concentré sur l’objectif à atteindre. Après l’avoir longuement écouté, comment ne pas trouver des dénominateurs communs avec le Haidong Gumdo? Dans tout ce qu’il a pu partager avec nous à propos du tir à l’arc traditionnel, on y retrouve un travail postural, un travail sur le souffle, la concentration. On y retrouve aussi l’importance de la stabilité émotionnelle et de la stabilité des appuis, de la fluidité du geste, du regard. Par ailleurs, le tir à l’arc tout comme le Haidong Gumdo sont des pratiques avec armes, des arts guerriers qui avaient avant tout pour but de défendre sa famille, ses terres et sa patrie. Au cours d’une lecture je suis tombé sur un proverbe mongol à propos de l’archerie qui je trouve fait résonance aux valeurs du Haidong Gumdo: « Le but ultime de l’archerie est de faire en sorte que la vie des hommes et des chevaux soit belle et heureuse ».

Merci à David pour cet échange très intéressant autour du tir à l’arc et de l’archerie, une personne d’une grande humilité, passionnée et passionnante. Merci également à Maître Capozzi et aux élèves de Saint-Augustin pour l’organisation de cette école des cadres en forêt et des rencontres qui l’ont accompagnées.

Proverbe Mongol : « Le but ultime de l’archerie est de faire en sorte que la vie des hommes et des chevaux soit belle et heureuse » (L’arc des steppes / Lucien-Jean BORD – Jean-Pierre MUGG).

Vinh, cadre à l’École des cadres