Stage de Maitre Kim-Su Mi: Témoignage de Michèle.

Ce dimanche 8 mars 2015, nous étions plus de 80 pratiquants de Haidong Gumdo, enfants et adultes confondus venus des quatre coins de la France. Nos amis Belges s’étaient également déplacés pour l’occasion, avec la venue de Maître Eric Pyre et ses élèves. Nous attendions impatiemment l’ouverture des portes du gymnase Thomas Mann à Paris dans le 13e arrondissement. Ce fut l’occasion d’heureuses retrouvailles. Il faisait beau.

Spécialement venue de Corée du Sud pour le Festival des Arts Martiaux de Paris, Maitre Kim Su Mi nous avait déjà fait l’honneur de présenter son Gummu la veille. En la regardant évoluer sur la scène du Palais des Congrès, plusieurs mots me sont venus à l’esprit : souplesse et puissance, précision et fluidité, sérénité et instinct. Tous ces mots prenaient vie et entraient en mouvement en une seule et même personne à travers la musique, la danse et le sabre. C’était donc ça le Gummu.

Le lendemain nous étions d’autant plus comblés : nous allions participer au premier stage de Gummu donné par un Maitre coréen en Europe, qui plus est une femme.

L’émotion était à son comble quand nous nous alignâmes pour le salut. L’ambiance était chaleureuse et familiale, emprunte de respect et de sérénité. Nous étions prêts à commencer.

 « Chercher »

En guise d’introduction, comme une invitation, Maitre Kim Su Mi nous montra sa main, paume ouverte vers le ciel, et se mit à dessiner une forme hélicoïdale tour à tour ascendante et descendante. Nous fîmes de même. Dans un premier temps, je découpais le mouvement en séquences jusqu’à ce qu’il devienne une part de moi-même. Je vis les axes permettant de former cette courbe en mouvement. Petit à petit, le geste devint plus fluide, alors que je détendais mon bras. Ce fut au tour du bras gauche, puis des deux bras en même temps, pour passer à d’autres enchaînements faisant appel à la coordination entre le bas et le haut du corps avec le sabre. Mon corps me semblait encore composé de membres épars qui avaient du mal à s’associer et à former un tout. Mais je continuais à répéter jusqu’à ne plus avoir à réfléchir, et à me sentir à l’aise.

« Progresser »

Je commençais à me sentir plus stable sur mes appuis, plus sûre de moi. Je constatais également que la partie supérieure de mon corps devenait plus souple, mes mouvements plus amples tandis que ma cage thoracique s’ouvrait. Tandis que je me tenais beaucoup plus droite avec une respiration régulière et profonde, je m’ancrais, m’ouvrais. Je devenais disponible. Le temps a commencé à filer, et l’espace à s’agrandir. Maitre Kim Su Mi prenait le temps de se déplacer dans la salle. Je sentais son regard se poser sur chacun d’entre nous.

« Se faire plaisir »

J’ai constaté l’effet et l’efficacité de la pédagogie et du savoir-faire de Maitre Kim Su Mi quand nous avons refait les enchaînements que nous venions d’apprendre tous ensemble avec de la musique. Tout ce que nous venions d’apprendre prenait sens en un tout, la musique faisant l’effet d’un catalyseur. Je me sentais bien, à la fois ancrée et légère. Cette sensation était tellement agréable que ça m’a fait sourire. Je vis l’envie de rester et de continuer dans nombre de regards, y compris dans celui de Maitre Kim Su Mi, alors que le stage se terminait. En guise de conclusion, elle a mis l’accent sur l’importance de rester simple dans la pratique du Gummu. Ça m’a parlé. Vous rappelez-vous Bo, Noémie, Chantal et Margot faire leur Gummu aux secondes Rencontres Européennes ? L’essentiel réside dans le fait d’y mettre du sien et de rester soi-même.

Ce stage m’a donné envie de faire ma propre expérience de Gummu en fonction de mon ressenti. Par la suite, je pris le temps d’écouter les morceaux de musique pour lesquels j’ai une affection particulière. Assise, je commençais à visualiser mon corps en mouvement dans un point, une ligne, un cercle. Je me suis levée assez rapidement, pris mon sabre et commençais à improviser et à danser le sourire aux lèvres. La graine était plantée et commençait à germer.

Pour tout cela, je tiens à remercier Maitre Kim Su Mi pour sa présence et sa générosité, elle qui a fait un si long voyage pour venir jusqu’à Paris faire cette démonstration et ce stage. J’adresse également un grand merci à tous ceux qui ont contribué à ce que ce moment puisse exister et être partagé. Je pense notamment à Maître Jean-François Capozzi. Par contre, une question subsiste : A quand le prochain stage de Gummu ?